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Dur dur, le Grand Colombier

Revue N° 28 Page 19

Samedi matin ; le ciel est gris, mais avec quand même le moral au beau fixe car, se retrouver à dix-huit au départ d'une randonnée n'est pas si fréquent au club.

Les cols de la Pierre Taillée et de Mazière sont franchis sans grande difficulté, celui de la Lèbe ne pose pas plus de problèmes jusqu'à Champagne-en-Valronney où chacun fait ses courses pour le casse-croûte de midi. Deux kilomètres plus loin les visages se ferment...

Le panneau indique : " Grand Colombier 10 km " ; au diable les états d'âme et c'est parti pour la galère. Après un passage à 10 %, une rampe à 14 % nous fait irrémédiablement lever le pied. Nous pensions avoir fait le plus dur quand, après un virage, un mur se dresse devant nous ; 19 % sur près d'un kilomètre. Quelques zigzags, et presque tout le monde devra mettre pied à terre sous la pluie et dans le brouillard. Ce n'est plus de la franche rigolade. Puis, la pente redevient raisonnable, mais la fin sera terrible !

Ouf ! Enfin nous voici au sommet du Grand Colombier. D'accord ; le guide Michelin indique bien " merveilleux panorama sur le Mont Blanc", mais là, l'on peut à peine distinguer le panneau, tellement le brouillard est épais. Pause casse-croûte à l'auberge où trône un énorme pressoir au beau milieu de la salle, mais c'est le non moins énorme poêle qui nous attire afin de nous réchauffer et nous sécher un peu.

Faut repartir ! Le froid nous saisit à nouveau dans la longue descente sur Brenaz. C'est seulement dans la montée du col de Richemont que nous pouvons recommencer à nous réchauffer et dans celui de la Rochette, qui sera le terme de cette journée, que nous finissons par prendre une bonne suée. Une douche salvatrice et tout le monde se retrouve à table où la question essentielle tournera longtemps autour du divin breuvage que nous devrons utiliser pour accompagner notre repas, les questions sur les difficultés de la journée n'étant plus à l'ordre du jour. Un peu fourbu tout de même, chacun regagnera sa couche.

Le lendemain matin, tout ce petit monde ayant plus ou moins récupéré de la veille, se retrouve devant un copieux petit déjeuner. Il fait frais mais la journée s'annonce belle. Peut-être pourra-t-on admirer enfin ces magnifiques paysages ?

D'abord, la Cluse des Hôpitaux ; vallée encaissée surplombée de gigantesques falaises que le soleil rend encore plus impressionnantes. Ensuite, longue montée où les restes des effets du Grand Colombier se font sentir, et qui nous conduit à Ordonnaz, dernier village de la matinée. Des provisions garanties maison (charcuterie fromages et gâteaux) seront prises à l'auberge et c'est reparti pour la Chartreuse de Porte (BPF)... qui ne se visite pas.
Le prochain arrêt sera Souclin où c'est en faisant le dos rond au soleil que nous grignotons sur la place du village. Déception : aucun commerce, tant pis ; nous repartons sans notre ration de café. Peu après notre départ, nous arrivons sur un plateau d'où on peut distinguer les méandres du Rhône, et ensuite c'est la descente dans la vallée de l'Albarine. Regroupement à St-Ambert, mais ici, attention danger ! Nous empruntons une route à grande circulation encombrée de poids lourds qui nous frôlent. Enfin arrive Tenay au pied des gorges de l'Albarine, joli petit village au pied de la dernière difficulté de la journée (500m de dénivelé) à la pente régulière, mais paysage qui en vaut la peine (mot qui convient) et arrivée à la gigantesque cascade de Charabotte : contemplation, admiration et photos.

Deux cyclos, assis sur le muret sont comme nous, subjugués par le décor. La conversation s'engage et on apprend bien vite que nous avons à faire à Robert Chauvot, notre guide, et à son fils. Emotion, ... on ne s'embrasse pas, ... mais le cœur y est !

Le soir, Robert et son fils, qui couchent comme nous à Hauteville, vinrent trinquer au verre de l'amitié. Et le repas amélioré qui s'en suit pour fêter l'événement, n'a rien de sportif.

L'ultime étape, plus courte, afin de permettre à chacun de ne pas rentrer tardivement, sera bien fournie en cols. Nous n'en passerons pas moins de dix. Celui de Cuvillat à la pente assez rude nous surprendra un peu, mais avec ses fleurs des prés et la transparence de l'air lavé par les récentes pluies, il est très lumineux. Au sommet du Gollet Sapin, passé sans dénivelé, nous sommes les témoins d'une scène d'antan : le débardage de bois avec un cheval.

Aujourd'hui la pause s'effectuera sur la place de Brénod avant de franchir trois autres cols sans grandes difficultés et c'est le retour à Hauteville. Le coup de l'étrier sera donné à quelques encablures de notre terminus et après la douche bienfaitrice autorisée par la sympathique patronne de l'hôtel, chacun reprent la route en direction de l'Auvergne en emportant le souvenir de trois jours d'amitié et de paysages splendides.

Noël BONNEFONT N°3694

de VEYRE MONTON (Puy-de-Dôme)


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