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Izoard, le magnifique

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Souviens-toi ! La première fois que je t'ai gravi, toi mon Izoard, c'était en l'an 77 du siècle dernier.

Depuis, quatorze nouvelles ascensions sont venues s'y ajouter, avec à chaque fois, le même grand émerveillement et la même ferveur.

J'ajouterai que depuis l'an 82, pour être sûr de ne pas rater notre rendez-vous annuel, je viens passer mes vacances dans le pittoresque village de Guillestre, et chaque année c'est une nouvelle rencontre !

Le déroulement de ton ascension reste immuable et ne varie pas d'un pouce d'une année sur l'autre.
Départ du camping municipal ; traversée du village de Guillestre où je peux déjà me " faire " les mollets et passage devant la Maison du Roy, lieu de légende s'il en est. Puis arrivent, l'entrée des gorges du Guil où je peux de temps à autre, apercevoir des canöes et le Veyer surmonté de sa chapelle Ste Marie-Madeleine ; ici l'échauffement doit être terminé !

Se dessine maintenant la forteresse de Château Queyras qui disparaît, sitôt passé le croisement des D902-D947. Dans la traversée d'Arvieux, c'est automatique : le changement de braquet s'impose. Tu sais, il faut que j'affronte cette ligne droite qui n'en finit pas avec la traversée de La Chalp. C'est à Brunissard, dernier village, qu'à lieu le dernier "rétrogadage". Ici, vois-tu, j'entre dans le vif du sujet : escalade impitoyable, lacet après lacet, dans ta magnifique forêt de sapins, pour déboucher enfin dans ton site grandiose de la Casse Déserte au décor lunaire. Je m'y sens tout petit et un grand frisson me parcourt le bas de l'échine.
Arrêt avec une pensée émue devant la stèle de nos deux inoubliables champions qu'étaient Coppi et Bobet, et deux kilomètres plus loin, c'est gagné.

Qu'importe le temps passé pour arriver à ton majestueux sommet ; ce qui compte pour moi, c'est l'admiration de tes paysages, de tes sites merveilleux et, là-haut, la rencontre avec d'autres cyclos tout aussi ravis que moi de leur escalade.

De retour à Guillestre, je retrouve, avec la joie que tu devines, mon épouse et ma fille. Et après la douche réparatrice, l'esprit serein et complètement apaisé, je peux m'adonner aux joies de la pétanque quotidienne avec les copains.

Allez ! je te quitte... et à l'été prochain !

Pierre ESTEVE N°2936

de LABEGUDE (Ardèche)


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