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Pour la petite histoire...

Revue N° 28 Page 39

Je partais en direction du col d'Ordino, en Andorre. Le paysage y est très joli et le peu de circulation automobile le rend fort agréable.

Au départ de Camillo, je quitte la trop grande route principale qui traverse le pays Andorran. A la sortie du village un chien est assis là.Comme à mon arrivée, je le vois lever ses fesses du sol. Un moment de panique me prend. De 42 dents je passe à 50 et sprinte comme un fou. Je distance le chien mais je fatigue, mes cuisses sont dures comme les rochers qui longent la route. Alors, je décide de ranger mes dents de 50 et passe à 30.

Le chien me rattrape, me double, passe devant, puis en trottinant, il reste à mes côtés. Dès que mes jambes se ramollissent, je m'aperçois que mon compagnon de route a rangé sa langue pendante. Je pédale en rythme, il trottine en rythme. Ce n'est pas qu'il me gêne, mais de le voir constamment à mes côtés, le moral est atteint.
Dans le virage où l'on a une magnifique vue sur le col d'Arènes, une voiture est garée et des touristes immortalisent le paysage. Le chien me quitte et se ravitaille de quelques gâteaux. J'en profite pour faire un nouveau sprint. Je me retourne et suis heureux de voir qu'enfin mon compagnon est irrémédiablement lâché.

Deux virages plus haut, sur le bas côté de la route, il est là, assis. A mon arrivée , il remue la queue et j'ai même l'impression qu'il me fait un sourire gêné. Il m'accompagne à nouveau en trottinant.

Peu avant l'arrivée au collet de Montaup et ses sculptures amérindiennes, il y a dans l'alpage de nombreux moutons en rangs dispersés. Un coup de sifflet résonne, le chien me regarde, fait deux bonds et va retrouver le berger.

Jamais je n'avais pu imaginer qu'en escaladant un col, je serais un jour accompagné par un chien qui se rendait au boulot.

Marc TAGOT N°4565

de TOULOUSE (Haute-Garonne)


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