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Col de la Mort 3491m (Costa Rica)

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Lors de la préparation de notre voyage au Costa Rica, je n'avais pas manqué de repérer sur la carte cette série de quatre cols à plus de 3000 (nos premiers 3000), avec le célèbre Col de la Mort sur l'Inter-America !

Dimanche 14 février : c'est seulement pour arroser la Saint-Valentin qu'il pleut autant. Une véritable pluie tropicale qui, hélas, durera toute la journée, et nous empêchera d'admirer les superbes paysages décrits dans le guide, tellement l'horizon est bouché. Non seulement nous ne verrons rien de cette journée, mais comme nous roulons sur une route défoncée, le soir à l'hôtel je mettrai 3 heures à décrotter les deux vélos et les sacoches, dans la chambre.

Et c'est en nettoyant mon vélo que je m'aperçois que la "cuvette" mobile arrière gauche est complètement dévissée. Naturellement je n'ai pas les clés adéquates !
Comme demain c'est lundi, je crains fort de "perdre" une journée pour rien ...

Lundi 15 février : Cartago
Fort heureusement au Costa Rica, les boutiques sont ouvertes le lundi. Et dès huit heures, le jeune mécano, en deux temps trois mouvements, réglera mon problème, gracieusement, avec le sourire et un "Bon voyage" aux amis français.

Comme nous partons d'environ 1200m pour monter à 3491m, cela fait une dénivelée de 2291m, soit une pente moyenne de 3,3 % pour les 70 km d'ascension. Pente qui sera très inégale, puisque nous aurons même des descentes, mais en contrepartie des passages à 7-8 %.

Pour l'échauffement, rien de tel qu'une dizaine de kilomètres de plat. Puis, petit à petit, la route s'élève, avec un revêtement correct sur cet Inter-America qui ressemble en fait à une bonne départementale française.

Étant en vacances, nous ne sommes pas spécialement pressés. Et c'est sur un 28x24 que nous progressons cool-cool en admirant une végétation tropicale plutôt dense qui fait le bonheur du cyclo-photographe.

D'après les échos obtenus avant le départ, nous pensions que le trafic routier sur l'Inter-America était infernal. En fait, hormis les trucks qui font beaucoup de bruit, nous n'avons jamais été très gênés.

Aujourd'hui, comme il fait beau, nous multiplions les arrêts photos pour des plantes que nous ne sommes pas habitués à voir dans nos contrées, telles ces fougères arborescentes.

En apercevant cette boutique qui vend des hamacs "faits maison", nous nous serions bien arrêtés pour les essayer et nous détendre quelques minutes. Hélas nous avons encore du chemin à faire.

Mais cette fois, et bien qu'il ne soit que 14h 30, en voyant ce sympathique chalet hôtel, situé à Conon au km 40, si joliment noyé dans un écrin de verdure, nous nous arrêtons pour un repas bien mérité, avec une nuit bien fraîche à 1800m.
Mardi 16 février :
En démarrant à 7h, et bien que nous soyons à 1800m, nous sommes surpris de constater qu'il fait tellement doux que nous pouvons continuer notre ascension en tee-shirt.

Hélas, pas pour longtemps, car quelques kilomètres plus loin, le brouillard s'installe. Léger au début, il devient de plus en plus dense. Le vent se lève, forcit. Dans les endroits dégagés, nous sommes même déportés. Nous commençons à craindre pour notre sécurité, car nous ne voyons pas à vingt mètres, bien qu'il soit 9h du matin. Je préfère m'arrêter et tenter le stop. En vain. C'est vrai qu'avec deux vélos lourdement chargés ... c'est pas évident du tout !

Le Col de la Mort mériterait-il son nom ? Aïe, aïe, aïe. C'est, pas rassurés, mais alors pas du tout, que nous tentons de rejoindre le sommet au plus vite, enfin façon de parler...

Je vois d'ici la tête de mes amis de club si jamais nous avions eu un accident : "A-t-on idée d'aller faire du vélo dans des pays pareils et, qui plus est, de grimper le Col de la Mort ? Mais ça s'appelle tout simplement de la provocation..."

Au sommet, nous photographions le panneau qui immortalise notre passage.

Dans la descente, et bien que nous soyons toujours sur l'Inter-America, plusieurs portions de 200-300 mètres, sur 10 kilomètres, complètement défoncées, nous obligent à ralentir parfois brusquement. Comme un "bonheur" n'arrive jamais seul, une très grosse pluie tropicale s'abat sur nous.

Nous préférons nous abriter sous les arbres. Mais quinze minutes après, comme il pleut toujours autant, Andrée me dit qu'il serait peut-être judicieux de descendre pour trouver un temps un peu plus clément. Ce qui s'avèrera exact environ 1000m plus bas. Et c'est sous un soleil radieux que nous déjeunons avec un Cassado à San Isidro del Général.

Pour rejoindre la côte pacifique à Dominical, nous pensions que c'était plutôt descendant ! Oui, mais c'était sans compter sur le très difficile Col de San Juan à 1186m. A deux ou trois reprises, nous lui ferons "les honneurs du pied" tant la pente était raide. La progression s'avérant d'autant plus difficile que, la chaleur enfin revenue, est plutôt forte.

La journée n'est pas pour autant terminée, car à Dominical, l'hôtel pourtant situé à l'intersection, mais légèrement en contrebas et surtout noyé dans la végétation, est invisible de la route. Ce qui fait que nous effectuons 20 kilomètres supplémentaires, sur une piste "cassante".

Du coup, c'est à la nuit tombante que nous arrivons, après 128 kilomètres, mais avec 5 cols, dont 4 à 3000.

Dur, dur, nos premiers 3000 !

Andrée et Jean PÉRÈS

de PLAISIR (Yvelines)


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