1999, un nombre qui évoque Sarenne, Poutran, Pradeille et autre Roselend. Vous savez bien, ces cols qui font bisquer les chasseurs de "2000" ! Je n'en suis plus et je le regrette fort. Et ces petits cols glanés cette année me rappellent qu'on peut très bien souffrir mille morts au-dessus de mille mètres... Celui-là perche quand même à 1246 mètres. Nom insolite, "Géant" solitaire d'une longue randonnée. De rudes pentes, souvent gravies à coté du vélo, évitent les tunnels, interdits aux cyclistes. Merveille, il ne pleut pas. Depuis une semaine, dans ce pays dont j'attendais tant, le ciel ne m'est que trop tombé sur la tête... Les heures passent le long de cette interminable montée qui finit par déboucher sur un monde glaciaire, aucunement alpin. Etrange impression, jamais encore ressentie, que procure cette immense toundra semée de plaques neigeuses et d'étangs, sous un ciel qui décourage la photo. Comme si cet Hardangervidda, où l'horizon recule à l'infini, pouvait tenir dans deux mesquines diapos... |
Ce n'est pas encore la descente, en effet je ne peux même pas dire où est le sommet ! La route court longtemps encore le long des lacs gris fer, remonte, redescend, déserte enfin ces solitudes austères. Taïga de bouleaux encore nus, plus bas, forêts de résineux où nichent de petits pois rouges, refuges de citadins épris de nature. Etages de végétation bien marqués, rappel de cours de géographie, évitant d'aller se morfondre en Sibérie pour vérifier. Le ciel retrouve sa couleur, le moral remonte, il fera beau demain le long du filiforme (au 1/500000) lac Krderen. Si la pluie a gâché la fête, les souvenirs demeurent très forts de ce merveilleux pays à nul autre pareil. La jeunesse enfuie, aurai-je le temps de connaître un peu de ces terres où la mer pénètre si profondément... sous un ciel toujours bleu. Sognefjord, Lofoten, Finmark, Nordkapp... Rêvons, c'est l'heure. Ce 2 juillet, je ne me trouvais que quelque part entre Bergen et Oslo. Marcel BIOUD N°12 de COUBLEVIE (Isère) |