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Mon 1000 ème avant 2000, jusqu'à 3000

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En 1999, ces trois nombres ont souvent résonné dans ma tête. Au fur et à mesure que je m'en approchais, une certaine excitation me gagnait.

Je m'explique :
Mon 1000 ème
Bien entendu, il s'agit de mon 1000 ème col. Je suis cyclo depuis 20 ans et, rapidement, mon amour pour la montagne (randonnée, ski, cyclotourisme) m'a poussé vers le Club des Cent Cols. Au fil des ans, mon capital a grandi, avec un suivi intéressé mais, sans passion. Pourtant, sitôt la lecture de la revue terminée (tableau d'honneur et récits), une certaine émulation, comme naturelle, me gagne chaque fois. Surtout depuis 3 ou 4 ans, où les 1000 se rapprochent, jusqu'à en devenir mon objectif.
Avant 2000.

A la fin de la saison 98, mon total était à 840. Mais, pourquoi pas viser les 1000 pour 2000 ? Et voilà que l'objectif se transforme en obsession ! C'est décidé : j'aurai mes 1000 pour 2000.

Dès lors, le Chauvot ne chôme plus et la règle graduée chauffe. Il faut aller toujours un peu plus loin ! En outre, le VTT, gentiment suspendu au garage est remis à contribution dans la Ste-Baume, la Ste-Victoire, le Garlaban, les Corbières sans oublier les Alpes du Sud.
Bref : le capital monte... monte, jusqu'à la date... Jusqu'à 3000.

J'ai franchi une soixantaine de + 2000, la plupart routiers avec les classiques Bonette, Iseran, Parpaillon, Agnel et autre Stelvio... Pourtant, le Sommeiller me nargue avec ses 3000m. Depuis quelque temps, je garde un œil sur lui et cet été, pendant mes vacances en Ubaye, je vais lui faire sa fête et, en plus, en calculant bien, ce pourrait être mon 1000 ème.

Et le 27 juillet.
En compagnie de mes amis Alain et Jean-Claude, nous quittons Bardonecchia vers les 9h 30 ; le temps est au beau et la route monte fort. Bientôt Rochemolles, où la route laisse place à une large piste caillouteuse. Les VTT cramponnent bien. Après le lac, nous débouchons dans un large vallon verdoyant et passons à côté d'une fontaine qui coule abondamment. Déjà, que c'est beau !
Bientôt, la pente se fait plus raide et nous surplombons le vallon. En face, se dresse la muraille de la Scoletta et ses 3500m. Alain devant, moi au milieu et Jean-Claude derrière ; les lacets se succèdent, réguliers. De temps en temps, arrêts photos et après un replat, casse-croûte ! La végétation a maintenant disparu et au loin on peut apercevoir l'échancrure du col. Un peu plus haut, deux motos nous doublent sur une portion goudronnée ; quelle surprise ! La montée commence à nous paraître longue et la piste plus difficile, mais nous maîtrisons. Au sortir d'un énième lacet, nous débouchons enfin au col. Un vent frisquet nous accueille en nous cinglant le visage et une grande et affreuse baraque de chantier, pompeusement appelée refuge et cernée de tous côtés par la neige, se dresse entre les deux cimes du Sommeiller. Une famille italienne et nos deux motards sont attablés ; nous sommes reçus par un sympathique "buongiorno" et la conversation s'engage animée, gestes à l'appui. Ça fait du bien et ça détend !

Cela fait presque trois heures que nous sommes partis. Nous ne nous éternisons point ; juste un petit crochet sous les drapeaux Français, Italien et Européen, et c'est la longue descente sur Bardonecchia. Que ça saute !

Voilà mon 1000 ème avant 2000, à 3000.

N'exagérons rien le Sommeiller n'est qu'à 2993m, c'est le Chauvot qui le dit !!!

Jean-Paul GALINIER N°1259

de BERRE (Bouches du Rhône)


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