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Le col Chérel : routier ou muletier !

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Le passage de ce petit col qui, dans la région, culmine à 1498m et que l'on aborde depuis l'extrémité sud du lac d'Annecy se révélait être le compromis idéal dans ma chasse aux nouveaux cols.

Fin mai, après un très copieux repas familial, je décidai d'escalader en partant de St-Ferréol ce col de Chérel, histoire de tester mon nouveau vélo flambant neuf. Les différentes cartes Michelin et IGN en ma possession faisaient état d'une route forestière, mais il était inscrit comme routier dans le guide Chauvot ; je lui accordai donc toute ma confiance et j'optai pour mon fin destrier. Cependant, au cas où,... j'avais pris trois chambres à air en secours !

Toute la montée, exposée au nord, s'effectue à l'ombre des feuillus et des sapins dans la combe d'Ire, du nom du torrent qui l'emprunte, avant de déboucher dans les alpages au pied du célèbre Arcalod.

Non répertorié dans l'Atlas des Alpes du nord, je n'avais aucun repère sur la difficulté qui m'attendait. La pente, d'abord relativement douce, se relève à mi-chemin pour atteindre un pourcentage non négligeable pendant un bon kilomètre ; ce qui m'obligeait à passer le petit plateau. Passé le cap du kilomètre, la route se détériore progressivement pour ne laisser bientôt place qu'à un chemin plus ou moins carrossable, du moins pour ma nouvelle monture. Je devais franchir les habituels renvois d'eau et autres nids de poule inhérents à ce type de chaussée. Pourtant, je ne voulais pas rebrousser chemin ; alors, je progressais tant bien que mal, étant dans l'obligation d'enjamber de nombreux branchages et devant traverser deux importantes plaques de neige.
Le peu de bitume laissait maintenant la place à un chemin de plus en plus caillouteux et j'avais beau essayer d'alléger la selle, rien n'y faisait et je finissais par éclater à l'arrière peu avant le sommet alors que j'étais rattrapé par deux vététistes plus clairvoyants que moi dans le choix de leur monture.

Après un substantiel ravitaillement, pris tout en admirant le cadre grandiose, j'entamai la descente avec extrême prudence. Cela n'empêcha pas mon pneu arrière de rendre l'âme deux kilomètres plus bas une deuxième fois et je me résolus à continuer à pied ; pieds nus s'entend, après avoir quitté mes chaussures à cales.

Je voyais décliner le soleil et l'heure s'avancer, quand soudain, dans un lacet, j'aperçus ma famille qui s'avançait à ma rencontre. J'en étais tout heureux et surpris et, tout en cheminant en descente, nous dûmes soulever une barrière qui délimitait la route forestière ; je ne l'avais même pas remarquée en montant.

La prochaine fois, c'est sûr, je me méfierai des indications routières et j'opterai pour le VTT.

Gérard TRIDIVIC N°3920

de RUY (Isère)


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