Cent-coler en VTT sur les chemins et routes de l'Estérel, ce n'est pas toujours chose facile, car bon nombre sont interdits à toute circulation, même à vélo, sous peine d'amende allant jusqu'à 900 F. D'ailleurs ces chemins sont surveillés à cause des incendies, car la végétation est très fragile. Après avoir épluché la carte Top 25 "Fréjus Saint-Raphaël", je me suis aperçu que dans cette région-là il y avait bon nombre de cols à petite altitude. Me voilà donc en vacances pour une semaine au village d'Agay, qui sera le point de départ de toutes mes randonnées. Pour commencer, ne connaissant pas la région, je décide de prendre le circuit du TOPO 2, en plusieurs fois, sur des demi-journées. Première sortie dimanche matin, incognito, direction col du Rendez-vous (167m), par un lotissement privé, le pas du Prince (200m) et la table d'orientation du Rastel d'Agay, qui va me permettre d'avoir des repères lors de mes prochaines sorties. Le lendemain, départ à sept heures du matin pour une boucle de 46 km. Direction le col du Rendez-vous par les garrigues au-dessus du centre de vacances, col de l'Evêque (159m), baisse des Sangliers (249m), col des Lentisques (261m), col Notre-Dame (324m), baisse des Cascades (263m), col de la Cadière (241m), col des Replats (254m), col des Trois Termes (303m), baisse Violette (362m), col des Suvières (251m), baisse de Mathieu (204m), baisse de la Grosse Vache (201m), col de la Petite Vache (205m), col du Perthus (194m), col du Mistral (93m), col de Belle Barbe (46m), le plus bas du département. Ce circuit-là m'a permis de franchir 17 cols sur de petites routes ou bonnes pistes très roulantes, autorisées au cyclo, et de voir aussi d'autres sentiers et chemins menant à d'autres cols. Par contre, aux intersections, il y avait des panneaux interdisant toute circulation sous peine d'amende. Mercredi, départ un peu plus tôt, à la fraîcheur, avec le chant du coucou, pour une boucle de 61 km, qui me permet de franchir 15 cols supplémentaires. Vendredi, dernière ronde avant la fin du séjour, une balade un peu plus sportive, muletière un circuit de 30 km qui me mène par un sentier dans les bois de chênes verts et la garrigue jusqu'au col du Saint Pilon (283m) et au col du Cap Rouge (359m), avec des vues toujours aussi belles : d'un côté les roches rouges et de l'autre la mer. Ensuite, descente très technique par les pierriers jusqu'à la chapelle de Sainte-Baume qui se trouve au bord de la route. Je remonte enfin jusqu'au col de l'Evêque, puis j'emprunte un sentier qui me conduit au col du Cardinal. Retour par un chemin pas trop entretenu vers le ravin du Mal Infernet, puis le G.R.51 par le col d'Aubert (113m), le col du Babaou, les pistes et enfin la route ; bilan : quatre cols supplémentaires. Ayant trouvé cette région très belle, avec beaucoup de choses à visiter en famille dans l'Estérel et aux alentours, ayant apprécié le climat très doux à cette époque de l'année et le nombre de cols à franchir, j'ai décidé d'y passer à nouveau une semaine au mois d'avril de l'année suivante. |
Avril 1998. Deux petits cols sont prévus au programme de la première petite ronde, mais comment les atteindre ? Ils se trouvent en effet en bord de mer, tout près de propriétés privées. Après de multiples aller-retours, ne trouvant pas d'autre chemin possible, me voilà décidé à passer dans le lotissement, et tout se passe sans encombres. Cela me permet de passer le col du Dramont (96m), le col des Ferrières (111m), et de prendre une piste, puis un sentier dans le vallon Vacquier qui retombe sur la départementale 37. Mardi 7 avril : départ 8 heures pour grimper cinq petits cols qui se trouvent au nord de l'Estérel, de l'autre côté de la Nationale 7 : la Baisse (293m), la baisse de Donat (185m), la baisse Bacquière (348m), le col d'Auriasque (202m) et le col de Testanié (311m). La randonnée du mercredi 8 avril me mènera dans la partie du massif où j'avais aperçu le plus grand nombre de panneaux d'interdiction. Départ d'Agay le plus tôt possible, pour essayer d'échapper à la vue des gardes forestiers. Direction le col de Belle Barbe, puis le lac de l'Ecureuil et les difficultés qui commencent sur le sentier qui monte jusqu'à la baisse du Petit Collet Redon (246m), qui se trouve en face de la maison forestière des Trois Thermes. Pour aller à la baisse Pouraque, il faut prendre derrière la maison un chemin qui est interdit ! Je regarde aux alentours... Si je vois quelqu'un, je demanderai l'autorisation. Il n'y a personne, donc je m'aventure. Tout se passe bien jusqu'à 300m du col, où j'entends des bruits de machines. Je continue jusqu'au col et je vois des gardes de l'Office National des Forêts qui font de l'entretien. Pas question de les éviter ! J'ai bavardé avec eux, et tout s'est bien passé. Je suis revenu sur mes pas jusqu'à la maison forestière pour prendre une autre piste, interdite elle aussi, qui m'a conduit au pas de la Cèpe (304m), puis à la baisse du Verre (228m, facile) et enfin à la baisse du Sablier (145m - sentier embroussaillé difficile à trouver). Avec cinq cols supplémentaires, j'achève donc une randonnée qui n'a pas été des plus faciles. Jeudi 9 avril, ma dernière sortie en VTT dans l'Estérel me mène au col de l'Esquillon (83m), qui se trouve en bord de mer sur la nationale 98, puis au col de Théoule (123m), au col du Trayat (142m), enfin à la baisse Orientale ; sur le chemin qui mène à ce dernier col, le panneau d'interdiction porte l'inscription manuscrite " baisse Orientale " ; peut-être est-ce un Cent-cols qui a ainsi indiqué le chemin ? Après toutes ces petites sorties, mon capital s'est enrichi de cinquante-quatre cols, de basse altitude mais pas toujours faciles. Si vous voulez cycler dans cette région, méfiez-vous, peut-être n'aurez-vous pas autant de chance que moi : nombre de chemins sont surveillés par des gardes à cheval ou en 4x4 et il n'est pas facile de leur échapper ! Didier BOUISSET N°4260 de NOAILHAC (Tarn) |