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Transpyrénéenne

Revue N° 28 Page 68

Qu'il est beau cet itinéraire, mais combien nous a-t-il fait connaître de rudes moments ?

Partis de Portbou, direction Vinça sans difficulté aucune, nous avons continué longtemps,
seulement voilà :

Le col de Jau nous attendait, assez dur dans son ensemble, surtout après la traversée des gentils et jolis petits villages. Passé Usson et jusqu'à Quérigut, quelques pourcentages bien relevés nous réservaient de fâcheuses surprises. Dès la sortie de Mijanès la route s'élève brusquement, et immédiatement c'est l'attaque du Port de Pailhères (2001 m) et ses 9 %. Malgré la rude difficulté, quel régal ! Très beaux lacets bien prononcés et délimités sur une route bien revêtue, et accompagnés par un troupeau de chevaux qui semblent bien connaître leur chemin, et qui arrivés au sommet, n'ont pas besoin d'un palefrenier pour se rassembler. Nous arriverons à Surba pour le couvert et le gîte.

Nous voici en Pyrénées ariégeoises avec les superbes montées du col de Port, du port de Lers et du col d'Agnes. Que de magnifiques panoramas avons-nous pu découvrir en cette journée !

Le lendemain matin, nous quittons Seix sous un ciel couvert, gris et presque sinistre et en arrivant au sommet du col de la Core, nous sommes carrément dans les nuages. Il en sera ainsi toute la journée et, c'est même sous l'orage que nous rentrons dans St-Béat, étape du jour. Après un court séjour en Espagne, le retour au pays s'effectuera par le Portillon de Burbe où au sommet, depuis le belvédère, nous pouvons jouir d'un superbe panorama côté espagnol. Descente tonitruante sur Bagnères-de-Luchon pour aussitôt enchaîner avec Peyresourde et Aspin.

De Ste-Marie-de-Campan, après une bonne nuit passée près de la célèbre forge, nous voici sous une pluie diluvienne dans les premières rampes du Tourmalet... Et qui ne nous quittera plus de la journée, que nous terminons à Gèdre. Dans la direction de Gavarnie et de son site grandiose, le soleil, maintenant revenu, nous accompagne. Sur la route du col des Tentes (2208 m), des chèvres, qui prennent leurs aises, nous obligent à zigzaguer dangereusement, mais au sommet du Boucharo (2270 m), un spectacle somptueux nous attend après les derniers km effectués sans être escortés par les polluants moteurs des voitures. Revenons sur nos pas pour retrouver Luz et filer jusqu'à Argelès-Gazost où nous attend la rude et éprouvante grimpée du col de Bordères ; un superbe casse pattes irrégulier à souhait et franchi sous la canicule. Heureusement, Arrens-Marsous est là, tout près, de l'autre côté du versant.
A nouvelle journée, nouveaux cols : Soulor, Aubisque et Marie-Blanque avec son désertique plateau de Benon. Rien que du classique bien connu par toute la gent pédalante ; toutefois, le repos de Bedous sera le bienvenu.

Après la nuit pluvieuse, s'ensuit un matin gris, et c'est sur une petite route désertée que nous filons sur les cols d'Houarate, Bouezou et Labays ; ensuite, prenons la direction de La Pierre-St-Martin via le Pas de Guillers, le col de Suscousse et le petit crochet vers le col de Lataillade. Le repos à Larrau sera bien gagné avec ses 3 km à 12 %.

Avant-dernier jour, et nous en commençons avec le Bagargui, le très dur Bagargui, avec ses 13 km dont 6 à plus de 11 %... et, en plus, le vent de face. Là, nous souffrons vraiment et faut même dire qu'il s'agit du col le plus dur de notre périple. Cependant, il nous permet d'entrer en Pays Basque et de gravir des cols aux noms adéquats ; comme l'Hegui Xouri par exemple, plus reposant que le précédent avec sa forêt de hêtres. Pas de répit, car nous voilà pris de court (comme son nom) dans le Burdincurutchèta taillé à flanc de montagne, roche ocre garnie de bruyères en fleurs. C'est aride et sauvage surtout lorsque nous enchaînons en descente avec le col d'Halza. Depuis ce promontoire, nous arriverons à St-Jean-Pied-de-Port sans donner le moindre coup de pédale. Mais après St-Etienne-de-Baygorry, n'oublions pas le col d'Ispèguy, de très moyenne altitude et la ville frontalière de Dantcharria.

De Dantcharria, que nous quittons à regret, nous atteindrons Hendaye en franchissant cinq cols de faible altitude mais aux pourcentages surprenants ; le dernier, du haut de ses 104 m nous en a coûté de l'énergie pour lui tordre le cou. Sacré Courlecou ! Et au terminus, tout le monde descend, Hendaye est là et bien là !

La transpyrénéenne : c'est une randonnée splendide, elle m'a ravi et comblé. Et pourquoi ne retournerions-nous pas dans les Pyrénées ? Il y existe encore des cols qui manquent à mon palmarès !!!

Serge DUFRESNE N°3708

de VARCES (Isère)


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