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Muletade Languedocienne

Revue N° 28 Page 72a

Le ciel bleu remplit l'espace au-dessus du Caroux et nous quittons tranquillement l'unique chambre d'hôtes située à Colombières-sur-Orb en direction de Monts-La-Trivalle pour y faire provision, car, là où nous allons poser nos pneus, pas d'eau et pas d'alimentation : rien que hameaux et maisons abandonnés. Passé le pont de Tarassac en pleine réfection, nous suivons la vallée de l'Orb.

La tour de Vieussan dépassée, nous empruntons le vieux pont romain et commençons l'ascension du col du Bac. Arrêt photo du village dans son méandre, qui vu d'avion, ferait penser au cirque de Navacelles. Nous allons doucement nous élever au-dessus des vignes et des cerisiers. Il est vrai que ce fruit fait la fierté de la région et il n'y a qu'à tendre la main pour en cueillir. Par la même occasion nous allons prendre les cols de Mézeilles, Merly et Devès. Arrivés à ce dernier, et après avoir rempli nos bidons d'une eau plus ou moins fraîche, c'est l'escalade vers le village abandonné des Albières. Dans le hameau de la Mausse, nous quittons le goudron pour une belle piste qui grimpe doucettement dans le vignoble. Bien que la Tramontane souffle, Phébus commence à chauffer et nous profitons des ombrages pour nous aérer. La large piste très caillouteuse, nous donne du fil à retordre et au village abandonné, avant le franchissement du Grand Col, c'est la pause casse-croûte. Nous nous installons sur la terrasse d'un vieil établissement qui semble avoir été un hôtel restaurant, aujourd'hui dans un état désastreux. Nous profitons une nouvelle fois de la vue qui s'étend au loin jusqu'à Béziers, avant de reprendre nos VTT.

Au sommet, l'endroit est désertique, nous ne nous y attardons pas et préférons faire un aller et retour jusqu'au col de la Fuste où là, c'est carrément quelconque. Désormais, nous allons suivre la piste jusqu'à l'embranchement du sentier qui mène au col des Sept-Frères. La végétation se fait plus dense et le chemin disparaît dans le thym, les genêts et autres arbousiers. Le soleil en dégage un parfum qui sent déjà l'été. Mais, ne nous laissons pas trop griser, faisons plutôt attention où nous posons les roues ! Car, la caillasse et les racines nous font adopter une conduite façon trial. Les arbustes et les ronces nous rendent chevilles et mollets sanguinolents. Heureusement que nous avons pris ce sentier en descendant ; sinon... ! Une pause sous un chêne nous fait grand bien. Le col de Trébins n'est qu'à quelques encablures, de même que celui de la Salle qui disparaît un peu plus chaque année sous les travaux forestiers.
Les chemins qui le desservent sont introuvables. Nous laissons le col de Fiers Loups, inaccessible lui aussi, retournons au col de St-Martin et atteignons le point culminant de la randonnée au col Sarrat (691 m). La vue s'étend au nord sur le Caroux et les gorges d'Héric et au sud jusqu'à Béziers et sur le littoral embrumé. Nous dominons toute cette végétation veinée par de nombreuses pistes qui montent à l'assaut de la crête. Quelques 150 m plus bas, l'on découvre le col de Fumat que nous n'irons pas chercher. Nous dirigeons plutôt nos engins en direction de la Bacoulette et du col du Lauzet en évitant de nous égarer. Il ne reste plus qu'à descendre vers Monts-la-Trivalle par de superbes pistes où nos tout-terrain donnent le meilleur d'eux-mêmes.

Le col de Courbou, juste au-dessus de nous, nous attend et à la première bifurcation, nous nous y rendons. La pente est raide et de plus, nous n'avions pas l'intention de la remonter. Heureusement, le beau temps est là et nous ne sommes pas pressés. Nous redescendons par une piste non répertoriée sur notre Top 25, qui semble bifurquer d'un côté vers Vieussan et de l'autre vers Tarassac. Dix minutes plus tard, nous repérons celle qui rejoint Courbou. Elle revient dans la vallée et est cimentée. Nous dégringolons rapidement et nous retrouvons nos champs de cerisiers. N'oublions pas quand même le petit détour pour le 17 ème col de la journée : le Bouldarie. En passant, nous nous redélectons sous les cerisiers et rentrons un peu fourbus après une bonne quarantaine de km de chemins et de pistes sans trouver âme qui vive.

Didier REMOND N°1202

d'AULNAY-sous-BOIS (Seine-Saint-Denis)


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