C'est au cours de l'été 2001, plus précisément au cours de la semaine fédérale de Crest, que j'ai été amené à arrêter une décision de principe : celle de me présenter à la succession de Jean Perdoux qui avait annoncé son départ de la Présidence de la Confrérie.
D'ordinaire, prendre un relais en tête d'un groupe de cyclos ne me pose guère de problèmes métaphysiques. Mais en l'occurrence ce n'était pas une simple sortie de club, il s'agissait de l'imposant peloton international du Club des Cent Cols, et la question valait d'être pesée, car cela faisait 30 ans qu'il roulait dans le sillage de Jean, épaulé depuis 20 ans avec l'efficacité que l'on sait par Henri Dusseau.
L'image a alors évolué vers celle du témoin que se passent les athlètes autour du stade dans les relais. C'est bien de cela qu'il s'agit en effet : au moment de s'écarter du premier rang, Jean nous transmet un message et une mission. En 30 ans, il a su rassembler des milliers de passionnés autour de son idée originale de collectionner cent cols différents. Il a su cultiver un esprit fait d'amitié et de solidarité par des rencontres, des récits, l'échange d'informations et de recherches. Il a su donner à notre Confrérie une audience et un prestige qui dépassent largement les frontières des deux Savoie et de l'hexagone.
C'est tout ce patrimoine que Jean remet à ses successeurs. Aujourd'hui, j'ai donc l'honneur et la charge de porter le flambeau du Club des Cent Cols. Je le fais en étant entouré d'une équipe volontaire et structurée, dont tous les membres sont animés de la même fidélité à notre Confrérie et du même désir de lui assurer un bel avenir. Ce flambeau brille d'une flamme qui est celle de notre passion commune pour la randonnée et le vélo en montagne, et d'une soif toujours inassouvie de découvrir de nouveaux cols.
Notre mission pour les années à venir peut se résumer d'un mot : entretenir la flamme.